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Fragments amoureux

19 avril 2016

L'amour en fuite

et heureuses rencontres...

Vincent Delerm, en "duo" avec Souchon - L'amour en fuite (Bataclan 2009)

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23 mars 2015

Ce que tu ne dis pas - le bonheur

Et ce que tu ne dis pas

ou si peu

parce que tu as si peur de ne pouvoir compter dessus

C'est le bonheur de sa présence

Et son émotion

Et son désir

Et le tien, de caresser sa joue

Le bonheur de vos rencontres, et de vos emmêlements

Tu ne le dis pas

Parce que le bonheur ne se dit pas

Parce que, quoi, ce serait, se vanter, trop espérer, trop se croire

Parce que le bonheur est impudique

Tu dis le malheur, parce que tu espères le faire exploser

Et tu espères que d'autres, malheureux comme toi, trouveront dans tes mots le mélange salvateur

au moins des ingrédients, des armes

Parce que le malheur est toujours trop sûr

Parce que nous sommes nombreux entraînés vers le fond

Parce que le malheur arrive et qu'il est normal d'être triste

Mais que certains s'enchaînent des boulets autour du cou comme si le malheur était condamnation

Confirmation de condamnation

Damnation et confirmation de damnation

Malheur d'aujourd'hui et confirmation du malheur de demain

A quoi t'attendais-tu ?

Quoi, qu'on puisse t'aimer, toi ?

Il y a un endroit de toi qui sait que c'est fou tout ce malheur qui te précède

Un endroit de toi qui sait l'ici et le maintenant, son imperfection et ses bonheurs doux

Et ses bonheurs intenses

Un endroit de toi relié - qui s'étonne parfois de se retrouver et de s'étonner de se retrouver

Car personne ne te disait qu'il s'était absenté - ou plutôt que tu t'étais éloignée

si loin

Le bonheur possible

21 mars 2015

Tu t'attends à l'absence

Et c'est seulement quand tu atterris que tu te rends compte comme tu t'étais éloignée

du présent, des traces, des signes, de ce que tu sais et que tu sens

Soudain, tu as raté une marche, ton bras n'a pas trouvé la rampe,

Là où tu t'attendais à trouver une réponse, un mouvement, ça s'est dérobé

Tu es perdue - le rendez-vous raté, est-ce ton attente qui était déréglée, tu attendais trop tôt, pas le bon signe

Ou la réponse - qui témoigne par son absence

A quoi peut-on faire confiance

Ta confiance est fragile

Tu t'attends à l'absence

Et quand tu la trouves ce que tu crains devient sûr

Et tu tombes

Et c'est vertigineux

Tu voudrais avoir confiance

Mais tout s'effondre

Rien n'est fiable

Et tu ne te rends pas compte

de la dureté de fer de ta "lucidité" qui est en fait suspicion

de ta conviction dans le doute

Tu as du mal à croire, à faire foi

Tu donnes toute crédibilité aux signes négatifs quand tu hésites à profiter des heureuses présences

Mais tu profites des heureuses présences - leur joie est ce qui donne de la force à tes attentes

La félicité des heures s'étend sur celles qui suivent

C'est cette extension même qui devient attente

Attente délicieuse at first

Comme on tend ses lèvres pour un baiser

Mais si vite il fait froid

les heures s'allongent

Et bientôt il est trop tard

Quel est ce décompte intérieur sur lequel tu as si peu de prise et qui te ment à toi-même

Il te chante "Je vais bien tout va bien" avant les premiers signes de malaise, d'inquiétude

Mais quand ceux-ci viennent il est déjà trop tard

Tu es embarquée

Emportée à 400 kilomètres heure

Le pire est déjà su

Le désamour

D'autres priorités

Et toi qui n'en a pas d'autres que d'être aimée

Tu dévales la pente

Let me redefine your agenda

 

 

 

 

 

17 mars 2015

La marionnette grotesque

Le silence sonne si fort

Pour toi ça n’est qu’une minute

Pour moi – le gouffre

Après une phrase qui n’a de sens que suivie d’une autre

Même une question anodine

Laissée en suspens elle devient marionnette grotesque

Abandonnée les bras levés

Elle attend réplique ou geste qui ne vient pas

Elle se fige

Quel est ce rythme qui ne vient pas

Que je ne sens pas

On s’accorde si bien parfois

Et là

Est-ce le temps qui ne s’écoule pas pareil

Chez toi et chez moi

S’agit-il de l’ajustement de nos mouvements, nécessaire comme on s’accorde

Ou ton désir qui n’est pas là 

 

Au lieu de la rencontre je suis seule

 

 

 

4 février 2015

Je pense à toi aussi

Je pense à toi aussi

Douces paroles

L'évidence de ce que ça dit

Un aveu

Comment ignorer tous les empêchements

Tout ce que ça peut ne pas devenir

Un aveu qui pourra être dénié

Et vivre avec ça seconde après seconde

La certitude et l'incertitude

Le gouffre qui s'ouvre devant nos pas

Le nous esquissé

L'emportement vibrant, délicieux

Fragile, incertain

Si facile de vivre sans

On peut renoncer bien sûr

On peut vivre moins

On en meurt doucement

 

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1 novembre 2014

Alors il faudrait dire les délices

Les délices d'un moment partagé,

de sourires échangés,

de "moi aussi" et de plaisir

Peut-être dire la pluralité

quand un seul ne suffit pas

quand l'effet déceptif lasse

Alors il faudrait dire l'intensité

du bonheur dans la présence,

dans la perspective vibrante de le voir

Les émotions du corps

Les chaleurs circulantes

Alors il faudrait dire la rareté

Et la solitude, et le temps à soi, et le "tu ne me manques pas".

Il ne me manque pas.

L'étonnement. L'attention au chatoiement des émotions qui se succèdent, aux attentes qui se déploient, se résorbent, se déplacent

Alors il faudrait dire les rêves, et ceux que l'on y retrouve

L'espoir

Le passé que l'on retrouve

La disponibilité ou l'indisponibilité du présent

L'ouverture de l'avenir et l'attente du creux du ventre au dessus du nombril

de recevoir un souffle doux

 

18 octobre 2014

Que crois-tu ?

Que crois-tu ?

Bien sûr que je te désire !

Que préfèrerais-tu ? Ne pas m'intéresser, ne pas m'attirer ?

Rhâ ! Je veux le moment de joie, je veux la tendresse, je veux être proche de toi à te toucher, je veux te toucher. Tu es là, devant moi.

Et après ?

Après, si vite, les murs invisibles.

L'indisponibilité, les précautions, les règles de prudence, la tricherie.

La cage de verre exigue.

Le retour des dérobades, les réponses qui viennent si tard.

L'alternance présence ardente absence glaciale.

Les rhumes donc.

Je ne veux pas être enrhumée, je ne veux pas aimer pour deux.

Bientôt le retour du "Ne crois pas que".

Eh bien, je veux l'espace pour croire. Je veux croire, je veux pouvoir croire, je veux pouvoir avoir envie.

Je ne veux pas d'un espace temps étriqué.

Je ne veux pas des tristes mensonges.

Je ne veux pas être triste.

Je veux du plaisir, je veux du désir, mais surtout, je veux de la joie.

Je veux du grand, du possible, de l'espace, des espaces.

Qui a dit que je te voulais toi ?

Que crois-tu ?

M'as-tu vue venir te chercher ?

Je ne te cherche pas. Je ne te cherche plus. Je t'ai longtemps cherché, mais c'était il y a longtemps.

Je te vois, tu es là, devant moi. C'est délicieux, je ne le nie pas.

Pourquoi vouloir plus ? Pourquoi faire ce qui engagerait plus de moi ?

Qui engagerait mon corps, ma tendresse et ma soif de tendresse ?

Je ne suis pas un luxe, et tu n'es pas mon luxe.

Tu n'es pas un luxe quand tu te présentes à mon corps et mon coeur assoiffés.

Tu me rappelles que je suis dénutrie de nourritures vitales.

Je voudrais continuer après qu'on a parlé. Que voudrai-je après s'être emmêlés ?

N'embarque pas mon coeur, mon corps et ma tendresse !

Laisse-les frémir sans les faire brûler.

Ils refroidiront doucement dans la nuit.

Ils palpiteront tranquillement les jours qui suivront, au rythme de ma vie.

Ils me laisseront présente aux présents, et non aspirée par un absent.

Viens-me voir, mais laisse-moi repartir.

Que crois-tu ?

Je ne suis peut-être pas assez forte pour ne pas te suivre.

 

 

18 septembre 2014

Non, je ne me lasse pas. Ou je me lasse, mais ça ne suffit pas.

"J'ai rencontré d'autres gens, j'ai eu d'autres amis. Certains ont été plus patients ou plus indulgents ou plus indifférents ou plus aimants et d'autres non. L'un après l'autre et parfois en même temps ils sont entrés dans ma vie. Ils s'en sont allés. D'autres sont venus qui s'en iront aussi. Je les accueille tous. Avec le temps, je comprends que cet accueil est définitif. Plus jamais, même après les disputes les plus radicales, les fuites, les esquives, les absences momentanées et les disparitions définitives, ils ne quitteront mon existence. Ils seront là, à l'intérieur de moi, plus tenaces que toutes mes tentatives pour les exclure. Je tranche dans le vif ou ils le font, j'arrache ou ils arrachent, je coupe, ils coupent, je démolis, ils résistent. Alors je les garde, je consens à les contenir tous, à leur appartenir." Olivia Rosenthal, Mécanismes de survie en milieu hostile, p.137

Je ne suis pas sûre d'être aussi accueillante, de les accueillir tous. Mais il en est quelques uns. Et je ne sais pas quel étrange pacte j'ai passé envers toi. Je me souviens seulement du moment. J'ai consenti, c'est comme ça. Alors non, je dois constater, je ne me lasse pas - ou je me lasse, mais ça ne suffit pas. J'ai essayé de trancher, tu as disparu, tu as réapparu, c'était comme si je n'avais pas tranché. Pourtant j'avais saigné. Pourtant j'avais poussé dans d'autres directions et il n'y avait pas vraiment de place pour toi. Il faut croire que si.

15 juillet 2014

Moi un luxe, toi trois petits tours et puis t'en vas

Triste parce que tu n'appelles pas.

Triste parce que je voudrais que ce soit toi.

Toi enfin un autre, parce que tout ce que tu me montres, c'est toi et encore toi.

Moi un luxe, toi trois petits tours et puis t'en vas.

Oubliées les bonnes manières, tu ne savais même pas très bien ce que tu faisais là.

Et moi - je n'ai donné et pris qu'un peu de tendresse. Moi non plus je ne savais pas.

Tu es parti sans un mot. Juste un regard doux. Je n'avais pas de question, je n'ai pas dit plus. A qui ?

Réduite au silence.

 

 

10 juillet 2014

Evanescent

Soudain tu reparais, tu es plus présent.

J'aime que tu sois dans mon paysage, ça me dit que ça n'était pas rien, que tu m'estimes, m'apprécies, tiens à moi peut-être.

Oui, non, ça n'est pas évident. Mon angoisse, ton absence, ton don d'évanescence.

De cette manière là, en te voyant de temps en temps, en ne te demandant rien, en te laissant venir, j'ai le plaisir de te voir et de penser que je compte.

Tu sembles t'être civilisé, tu m'envoies de petits messages me disant le plaisir de m'avoir vue, immédiatement après.

ça fait plaisir, c'est inattendu, et puis je m'habitue. Je guette la douceur du petit mot d'après. Celui quand tu t'éclipses qui me dit que tu m'emportes un peu avec toi.

Tu es amoureux, me dis-tu, pas de moi. ça me protège. Je ne vais pas par là. Et on ne se voit pas trop souvent.

Je ne me mens pas trop. Je sais l'intensité inhabituelle du plaisir, encore lui, à recevoir une proposition de toi, l'onde de joie qui précède un rendez-vous, l'attention avec laquelle je me prépare pour lui, pour toi - mais pas trop. Ne pas trop en faire, ne pas trop investir, ma vie est ailleurs. Un petit plaisir en passant, le temps que nous passons ensemble, aussi le plaisir narcissique de voir ce plaisir réciproque.

Il y aura l'absence après, pour calmer le jeu, pour passer à autre chose, pour ne pas perturber les équilibres et déséquilibres de ma vie, dont j'attends ou invente les réponses ailleurs. Une absence qui n'est pas un manque.

Fragile équilibre.

Tu fais un pas vers moi. Quel est ce pas là ?

Tu me prends dans tes bras, quelle est cette chaleur-là ?

Je me protège, de ton absence, de ton évanescence.

Je prends ce que tu me donnes, mais je perds de ne pas aller à ta rencontre.

Et si je m'avance, je crains de rencontrer... tes silences.

Je n'attends pas, je n'attends rien - toi qui aimes l'ordre, tant de bazar dans ta vie !

Je n'attends rien, tant de choses à faire dans la mienne, beaucoup d'envies, mais pas d'envies du passé.

Je veux les rencontres du présent, peut-être celle que je ferai et referai pour les dix prochaines années, plus encore... qui sait ?

Je n'attends rien, mais l'attente a glissé un pied dans la porte et la laisse entrebaillée.

Un courant d'air agite mes piles de papiers, agite mes idées, me trouble.

Que veux-tu ? Que me veux-tu ?

Ah, ah, je me retrouve à espérer, quoi ? Je ne sais pas ! Rien, tout, un peu, je n'y crois pas vraiment.

Quand j'espère, j'attends, quand j'attends, tu te dérobes.

Je ne sais si l'évanescence est la tienne ou celle de mon espoir

(mais mon espoir est revêche, acariâtre et obstiné).

 

Vanessa Paradis & Benjamin Biolay - Le Rempart

 

 

 

 

 

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