Vrai/faux
En prolongement de quelques lignes trouvées sous un des dessins évocateurs de François Matton (http://francois-matton.over-blog.com/article-14345977-6.html) :
Oui, le faux peut faire mal (l'exemple type : la jalousie, voir Proust, Barthes, Les fragments d'un discours amoureux, etc. Peu importe presque que la jalousie se rapporte à des faits existants ou non, elle ronge de la même souffrance et de la même inquiétude, poursuit les traces et transforme détails infimes en indices et preuves), et il a une réalité en ce qu'il produit des effets réels (le fameux "théorème de Thomas" repris par Merton : toutes les choses que les individus tiennent pour réelles sont réelles dans leurs conséquences). Tout ça, pas pour le plaisir de mettre des jolis noms qui font chic (hum) - juste des sources où puiser...
Ensuite, ça ne veut pas dire que le faux a la même réalité que le vrai... (ouf, la distinction est sauve ?)
Il
reste que ce qui fait mal fait mal - et il ne suffit pas toujours de se
voir dire que cette douleur n'a pas pas d'objet (un peu comme ces
médecins qui croient supprimer la douleur en la déclarant
psychosomatique, faux habiles qui aimeraient masquer ainsi leur
impuissance...)
Pourquoi d'ailleurs ce critère de la douleur comme
signe du "vrai" ? Parce qu'on a tendance à se masquer les vérités
amères jusqu'à ce qu'on s'y heurte ?
Parce que quand on est trop habitué au malheur, on a bien du mal à croire au bonheur ?